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Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/23

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La présence à Vladivostok d’une division de croiseurs n’était dangereuse pour les Japonais qu’autant qu’ils auraient commencé le transport régulier de leur armée en Corée et en Manchourie ; mais, tant que le détroit de Corée n’était pas sillonné de transports, la menace exercée par les croiseurs russes était imaginaire.

Il pouvait être également ennuyeux pour le Japon de voir des bâtiments russes croiser en vue de ses côtes du Pacifique et arrêter les paquebots qui lui apportaient son matériel de guerre ; mais ce n’est pas au commencement des hostilités que le trafic de la contrebande de guerre est le plus actif ; à ce moment les approvisionnements n’ont pas encore été entamés. Le Japon ne risquait pas grand’chose en se désintéressant pendant quelque temps de ce qui se passerait dans le Pacifique[1].

Comme conséquence de cet état de choses, l’amiral Togo adopta les dispositions suivantes. Il ne prit contre la division de Vladivostok que des mesures défensives et concentra toutes ses forces de première ligne dans la mer Jaune. Lorsque, après la surprise du 8 février, l’escadre russe de Port-Arthur se trouva dans un état d’infériorité manifeste, par suite des avaries éprouvées par deux cuirassés et par un croiseur, alors mais alors seulement l’amiral Togo put sans inconvénients détacher une partie de ses grands croiseurs dans le détroit de Corée et il les remplaça dans son escadre par la division des garde-côtes à qui avait incombé le soin de protéger les débarquements à Gensan. Il eut ainsi des forces moins mobiles, mais il conserva l’avantage du nombre et de la puissance. C’était suffisant pour établir un blocus.

  1. En fait, il ne s’y passa rien pendant 5 mois ½.