Aller au contenu

Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vait emmener avec lui que ses bâtiments à grand rayon d’action, et peut-être eût-il dû s’encombrer d’un convoi qui l’aurait privé de la liberté de ses mouvements. La grande supériorité des Japonais en torpilleurs devenait de moins en moins sensible à mesure que le lieu de la rencontre s’éloignait des côtes du Japon. Les contre-torpilleurs seuls pouvaient prétendre aller jusque sur les côtes d’Annam ; et, s’il leur avait fallu faire des marches forcées pour prendre le contact, une partie serait restée en route.

L’amiral Togo se serait finalement présenté sur le champ de bataille avec des effectifs très réduits. Il aurait sans doute été victorieux, mais sa victoire aurait été moins complète. Ses bâtiments avariés n’auraient trouvé aucun abri dans leur voisinage immédiat ; et, pour les convoyer, il eût fallu renoncer à la poursuite qui, dans une bataille, est la phase la plus productive. N’oublions pas que personne ne pouvait présumer à l’avance du degré de résistance qu’offrirait l’escadre russe, et ce n’est pas sur les résultats que nous connaissons maintenant qu’on avait le droit de bâtir des prévisions.

Puisque l’escadre russe devait inéluctablement passer le long des côtes du Japon, la meilleure façon de mettre tous les atouts dans son jeu était de l’attendre au passage.

Cette ligne de conduite impliquait la concentration des divisions de croiseurs et de torpilleurs qui étaient détachés dans les détroits depuis le commencement de janvier pour paralyser la division de Vladivostok, ainsi que des flottilles de torpilleurs détachées aux Pescadores pour faire croire à l’organisation d’une défense dans le canal de Formose. Pour la seconde fois, nous voyons