durée de son commandement (8 mars au 13 avril), essaya de donner un peu de cohésion et de vie à ce corps inerte ; il fit de fréquentes sorties qui démontrent son activité et il aurait peut-être pu rétablir la situation sur mer s’il avait vécu. Malheureusement, au moment où la marine russe semblait avoir enfin trouvé un homme, elle le perdit dans la catastrophe du 13 avril.
La perte du Petropavlovsk fut suivie d’une nouvelle période d’inaction, peu faite pour relever le moral déjà affaibli des équipages. Enfin, le 23 juin, l’escadre sort sous le commandement de l’amiral Witgheft. À peine dehors, elle rencontre l’ennemi, revient en désordre vers le port et mouille dans la rade extérieure où, pendant la nuit, elle essuya de nombreuses attaques de torpilleurs. Malgré le succès incontestable avec lequel furent repoussées toutes les attaques, l’amiral Witgheft s’enferme de nouveau dans le port. C’est là qu’il reçut l’ordre impératif de gagner Vladivostok. Mais alors, aux causes d’infériorité déjà énumérées, venaient s’en ajouter d’autres d’ordre matériel. Le personnel des bâtiments n’était pas au complet ; des projecteurs et des pièces d’artillerie avaient été débarqués pour le service des forts. Enfin, quelques jours seulement avant le départ, d’importantes mutations avaient été faites dans les états-majors ; certains commandants allaient manœuvrer leur bâtiment pour la première fois devant l’ennemi[1].
L’escadre russe n’est pas sortie de Port-Arthur pour disputer à l’ennemi l’empire de la mer. Son unique
- ↑ Ces mutations étaient fréquentes.
