Aller au contenu

Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/70

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

possédons cependant, par le nombre des morts et des blessés, une base d’appréciation qui, sans être d’une exactitude rigoureuse, fournit des indications assez précises. On est en droit de considérer que les Japonais, qui sont restés maîtres du champ de bataille, ont cherché à atténuer leurs pertes ; tandis que les Russes, pour expliquer leurs déboires, ont eu plutôt une tendance à les exagérer[1].

Ces derniers ont dû compter au nombre des blessures les moindres égratignures, tandis que les Japonais n’ont dû avouer que les cas graves.

En s’en tenant aux chiffres communiqués par les deux gouvernements, et se rapportant uniquement aux tués et aux blessés grièvement, on obtient les résultats suivants :

Le nombre des morts est donc sensiblement le même des deux côtés ; et celui des blessés, de moitié plus élevé du côté des Japonais. Il n’y a aucune raison plausible de supposer, a priori, que les dommages matériels ne sont pas en rapport avec les pertes du personnel. On est donc en droit de conclure que les bâtiments japonais ont plus souffert que ceux des Russes.

Mais il semble surtout que le Mikasa, qui portait le pavillon de l’amiral Togo, ait été sensiblement plus maltraité que le Tsésarévitch, sur lequel se trouvait l’amiral Witgheft. Il eut 32 morts (dont 4 officiers) et

  1. C’est ainsi que le Tsésarévitch avait d’abord accusé 18 tués et 48 blessés ; or il n’avait que 8 tués et 22 blessés.