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Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/69

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peuvent compter : ce sont ceux qui ont atteint le mât de misaine, le blockhaus et la cheminée AR. Était-ce suffisant pour considérer le bâtiment comme hors de service ?

Mais peut-être le Tsésarévitch n’avait-il plus de munitions, ce qui eût été grave en cas de rencontre avec des bâtiments lancés à sa poursuite ? Or, les officiers allemands ont vu débarquer, à Tsing-tao, les 2/3 de l’approvisionnement de gros calibre et tout l’approvisionnement de moyen calibre, moins quelques coups.

Après le Tsésarévitch, c’est le Retvizane qui, parmi les cuirassés, s’est trouvé exposé de plus près au feu de l’ennemi. Si l’on a négligé de nous faire part de ses avaries, c’est sans doute qu’elles ne présentaient pas une gravité exceptionnelle[1].

L’Askold est le croiseur qui a le plus souffert. Il a reçu, sous la flottaison, trois obus dont les effets ont été localisés par les cofferdams. La cheminée AR a été coupée, une seule chaudière était hors de service, une pièce a été démontée, et on comptait 11 tués et 15 blessés grièvement. Ce bâtiment ne pouvait-il plus rendre aucun service ?

Mais il ne suffit pas, pour se faire une opinion exacte, d’énumérer les blessures de l’escadre russe ; il faut mettre en parallèle celles des vaisseaux japonais. On ne fait pas la guerre sans recevoir des coups de part et d’autre ; la victoire appartient à celui qui, après le combat, se trouve dans les meilleures conditions pour continuer la lutte. Or, bien que les Japonais aient toujours caché leurs avaries avec un soin jaloux, nous

  1. On a parlé de quinze trous d’obus, mais il y a trou et trou.