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Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/73

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son mouvement de retraite, les Japonais, qui n’avaient pas ménagé leurs munitions, avaient épuisé leurs soutes. De ces considérations se dégage cette impression très nette que ce ne sont pas les canons japonais qui ont amené la dislocation de l’escadre russe et causé plus tard sa destruction complète. Elle portait en soi un germe de désorganisation ; la surprise du 8 février en avait révélé l’existence ; il s’était développé sous l’influence déprimante d’une inaction prolongée ; la secousse brutale du 10 août le fit éclore.

Mais, dira-t-on, qu’aurait alors dû faire cette malheureuse escadre, en présence de toute la flotte japonaise ?

— Se battre.

En dehors des questions relatives à la tactique, le combat du 10 août nous fournit des enseignements de deux sortes ceux qui se rapportent au matériel et ceux qui sont d’ordre moral.

Au point de vue du matériel, la nécessité de n’avoir dans les escadres qu’un seul type de bâtiment de combat semble désormais s’imposer.

Si l’on se reporte à la composition actuelle de nos grandes escadres, on constate qu’elles se composent de bâtiments de divers types. Ce sont d’abord les cuirassés qui constituent le corps de bataille ; puis les croiseurs cuirassés. Viennent ensuite les croiseurs protégés et enfin les éclaireurs[1]. Ces derniers seuls n’ont aucune valeur

  1. Nous laissons de côté les torpilleurs qui ont des moyens d’attaque complètement différents des autres bâtiments et que cette discussion ne concerne pas.