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Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/77

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et protégés, en transformer une partie en cuirassés et l’autre en éclaireurs extra-rapides. On aura ainsi un corps de bataille dont toutes les unités auront les mêmes moyens et les mêmes qualités. Comme les escadres n’en auront pas moins besoin de s’éclairer, elles auront à leur disposition les bâtiments légers, mais ceux-ci n’ont nullement besoin d’avoir une valeur militaire.

L’homogénéité tactique s’impose avec plus de force au parti le plus faible. Celui qui a la supériorité du nombre peut tirer un meilleur parti que son adversaire des bâtiments de second ordre. Nous avons déjà eu occasion de parler de cette particularité ; nous demandons la permission d’y revenir.

Lorsqu’on peut opposer à l’ennemi des forces égales et de même nature, on le force, en engageant une action décisive, à concentrer toute son attention et tous ses moyens sur les bâtiments qui le serrent de près. On conçoit alors que des croiseurs, s’ils sont en surnombre, puissent impunément venir à la rescousse, sans être obligés de se tenir à des distances qui réduisent à rien la puissance de leur artillerie. Mais ce n’est là qu’un cas particulier ; le cas général est qu’il y a toujours avantage à avoir un corps de bataille homogène.

Si l’on croit que, dans certaines régions, les croiseurs cuirassés conviennent mieux que les cuirassés, il faut en composer des escadres spéciales, ayant des objectifs distincts. Dans ces escadres, les croiseurs cuirassés représenteront les bâtiments de combat, et ils devront également être entourés d’éclaireurs.

Mais il ne faut entrer dans la voie qui consiste à avoir deux types différents de bâtiments de combat qu’avec une grande prudence ; car, si l’on a fait une trop large