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Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/78

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part au type le plus faible, on sera forcé de revenir, pendant la guerre, à l’ancien état de choses. En effet, c’est un fait reconnu que, pendant la paix, lorsqu’on établit des prévisions relatives au temps de guerre, on a une tendance à multiplier le nombre des objectifs ; on veut mettre des forces partout pour que l’ennemi en trouve partout. Aussitôt que la guerre éclate, on sent instantanément peser le poids des responsabilités, et, du jour au lendemain, on diminue le nombre des escadres pour augmenter leur puissance. Si alors on manque de cuirassés, on les remplacera par des croiseurs cuirassés qui ne seront plus à leur place. Le même phénomène pourra se produire au cours de la guerre, lorsqu’il s’agira de remplacer des unités détruites.

Le Nisshin et le Kasuga n’avaient été incorporés dans la ligne de l’amiral Togo qu’en remplacement de deux cuirassés coulés. Les Japonais avaient fait la part trop large aux croiseurs cuirassés ; car l’escadre de l’amiral Kamimura, la seule qu’il fut nécessaire de composer avec ce type de bâtiment, n’en comptait pas plus de quatre. Il y aurait eu avantage, avec l’argent qu’ont coûté les quatre autres, à construire des cuirassés.

En définitive, le fait de composer les escadres avec des bâtiments de modèles variés conduit à ce résultat paradoxal que les cuirassiers et les dragons sont chargés de suppléer les batteries d’artillerie. La valeur de l’armée s’en ressent.

Sur la foi de renseignements erronés, on a tiré des conclusions prématurées au sujet des modifications qu’il