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Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/79

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y a lieu de faire subir à nos bâtiments, comme conséquence de la bataille du 10 août. On a écrit et l’on répète un peu partout qu’il faut augmenter la protection des blockhaus parce que celui du Tsésarévitch a été transpercé. On lit ailleurs que toutes les plaques de cuirasse du même Tsésarévitch ont résisté victorieusement ; les uns en concluent qu’il faut diminuer les épaisseurs de cuirasse, les autres, qu’on doit jeter l’artillerie moyenne par-dessus bord. Il s’est ainsi créé des courants d’opinion contraires qu’il est prudent de n’accepter que sous bénéfice d’inventaire. Car enfin le blockhaus du Tsésarévitch n’a pas été percé ; la solidité de ses murailles n’est donc pas en cause ; la forme seule est défectueuse et c’est elle qu’il faut changer. Il est exact, par contre, que la cuirasse du Tsésarévitch a résisté à toutes les épreuves ; mais, d’une part, la protection des cuirassés n’a pas été calculée en prévision d’un combat à 8 000 mètres ; d’autre part, les Japonais avaient commis une erreur en se servant presque exclusivement de projectiles très sensibles. Il n’est donc pas permis, sur ces simples données, d’entrer franchement dans la voie de la diminution des épaisseurs de cuirasse. Quant au moyen calibre, s’il est insuffisant, cela résulte des modifications apportées, avant la guerre actuelle, dans le système de protection des cuirassés ; les changements apportés dans l’armement de nos quatre cuirassés de 14 875 tonnes, actuellement en construction, prouvent que, depuis longtemps déjà, on avait des idées arrêtées à ce sujet.

Au point de vue du cuirassement, la bataille du 10 août ne fournit aucune indication nouvelle. En revanche, elle éclaire bien des points de détail.

On a constaté que les superstructures étaient des nids