Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/101

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Mais devant la détresse de la Normande, dont les doigts crispés retenaient la robe de la jeune femme, le médecin haussa les épaules. « Enfin, avait-il murmuré, faites …ce que vous voudrez, c’est d’une telle urgence que ce membre soit remis en place ; et, puisque ma patiente ne peut se passer de vous, tant pis pour le marié… Allons, ma bonne dame, courage… Je remets tout en place. Fermez les yeux ! Ce ne sera pas long ».

Une fois l’opération terminée et la malade réconfortée au point de vouloir s’assoupir, le médecin fit signe à Mme  de Repentigny et à Perrine de le suivre au fond de la vaste pièce. Charlot entra à ce moment et se joignit à eux.

— André sera ici à l’instant, docteur, annonça Charlot. Nos invités nous quittent. Un accident aussi pénible les force à s’éloigner, ne fût-ce que par discrétion. Puis, l’on sait que nous partons demain, de très bonne heure…

— Partir ? Demain ? Par exemple, s’exclama le docteur, ma patiente ne sera pas en état de faire le voyage avant deux mois au moins, vu son âge.

— Charlot, c’est à Mme  de Repentigny qu’il faut songer. Nous serons bien embarrassants, avec des malades, et durant deux mois encore, ajouta Perrine.

— Non, non, mes enfants, et vous le savez fort bien. Seulement, Perrine, tu m’étonnes. Tu ne songes pas à laisser Charlot partir seul. Et André, ton mari ?