Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/104

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rez nous dire sans doute, dans quelques heures, si vraiment la malade peut se passer des soins et de la sollicitude journalière de ma femme. Que vous décidiez d’une manière ou d’une autre, c’est vous qui prononcerez en dernier ressort, et… nous vous obéirons, n’est-ce pas, Perrine ?

Et André, prenant la main de sa femme, la baisa. Perrine tressaillit. Elle ne comprenait pas cette saute d’humeur. Au fond, la sévérité des paroles qu’André avait d’abord prononcées trahissait une certaine déception, un peu de chagrin même, et Perrine l’avait bien compris. Si elle en avait été peinée, elle n’en avait pas été froissée. Mais cette indifférence aimable, quel contraste elle apportait ! Elle ne comprenait plus très bien.

La soirée se passa agréablement, malgré ces incidents, malgré surtout la note grave que le malheur survenu à la Normande jetait sur les propos.

Charlot voulut prendre congé le premier. Les préparatifs pour le départ du lendemain n’étaient pas terminés. Il remonta à sa chambre en compagnie de son fidèle Huron. Madame Godefroy, vers neuf heures, se leva à son tour.

Elle allait partir, lorsque Charlot reparut précipitamment au salon.

— Perrine, fit-il, les yeux anxieux et en posant une main fébrile sur celle de sa sœur, je ne sais ce qui prend à ma petite Perrine. Elle geint et pleure sans arrêt, puis soudain, elle se