Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/106

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— Vous avez un autre malade, docteur ? Cette petite Perrine n’est pas atteinte gravement, j’espère ?

— Elle a beaucoup de fièvre pour l’instant, mais sa maladie ne m’inquiète pas. Votre vieille Normande est fort souffrante également, mais rien n’est grave ; là aussi c’est affaire de temps. Voilà tout. Seulement, mon beau capitaine, puisque vous m’abandonnez la décision relativement à votre femme qui devrait ou non rester ici en qualité de garde-malade, je crains que… hum ! je dois… vous demander un sacrifice. Sa présence, pour quelque temps, est indispensable, surtout au chevet de cette petite. Si elle la quittait, demain, je ne réponds plus des conséquences.

— Quelle cruelle situation pour nous tous ! murmura Charlot. Je me faisais trop de joie, sans doute, à la pensée que nous nous en allions tous vivre en belle famille dans notre maison de Ville-Marie… André, qu’allons-nous décider ?

— Mais ce que veut le médecin, mon ami. Ma femme demeurera ici auprès des deux malades pour tout le temps que le médecin jugera bon. Nous partirons, nous, demain, tel que convenu.

— Petit Pierre nous suivra, je l’exige, déclara Charlot. Sais-tu Perrine, ajouta-t-il en se tournant vers sa sœur, mon ami et serviteur le Huron me suit à Montréal. Il est veuf, n’a qu’une fille, qu’il m’offre pour les travaux de la