Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/107

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maison et le soin des enfants. Elle les aime avec passion déjà. Tu ne seras pas inquiète ainsi, n’est-ce pas, pour mon Pierrot ?

— Ton ami le Huron demeurera-t-il, lui aussi, sous ton toit ? demanda Perrine, avec une vivacité peu ordinaire chez elle. André la regarda avec surprise. Que lui était cette Huronne après tout.

— Certes, oui, répondit Charlot.

— Bien, Charlot. Cela me va, tout comme à André. Je verrai tout de même cette Huronne avant le départ. Vous m’approuvez, André ? Quelques recommandations sont nécessaires. »

Celui-ci s’inclina sans répondre.

La nuit fut dure pour Perrine que les deux malades appelaient tour à tour avec des mots navrants. Vers quatre heures, un peu d’accalmie se fit sentir. Charlot obligea sa sœur à prendre un peu de repos sur un divan, au fond de la pièce. Il promit de la réveiller à la moindre alerte. Jusqu’à sept heures, la jeune femme put reposer. Elle se leva alors, s’approcha sur le bout des pieds et vit que Charlot s’était endormi, agenouillé près du lit, et tenant dans sa main la petite main pâle et moite de sa fille. Celle-ci reposait toujours, malgré quelques soubresauts nerveux en son sommeil.

Perrine s’éloigna sans bruit et prit place dans un fauteuil tout près du divan. Elle appuya au dossier sa tête pâle, si lasse et ferma les yeux. Elle se perdit bientôt dans le songe