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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/108

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triste de sa jeune vie. Demeura-t-elle ainsi quelques minutes, ou une heure ? Elle n’aurait su le dire, quand soudain, elle se redressa. On venait de prendre tendrement sa main, tandis qu’une autre soulevait une lourde tresse qui couvrait en partie son front.

— André ! s’exclama-t-elle en ouvrant bien grand les yeux. Oh ! il est tard, sans doute.

— Chut ! fit celui-ci en désignant les dormeurs. Suivez-moi près de la fenêtre, là-bas. Nos voix n’atteindront pas la malade. J’ai à vous parler, Perrine. Hélas ! nous allons bientôt nous séparer… Cela vous est indifférent, mais moi, j’en ai le cœur navré, je vous assure.

— Je ne suis pas indifférente, comme vous le croyez, André. Vous me faites tort. Puis, ne pouvez-vous demeurer aussi ? murmurait Perrine.

— C’est impossible. Charlot, toutefois, parle comme vous… Mais je sais à n’en pouvoir douter que si je ne demeure pas près de cet autre malade qu’est votre frère, rudement atteint, vous le savez, une catastrophe peut en résulter. La prudence de Charlot est de plus en plus inexistante, mon amie. J’en connais quelque chose, depuis la dernière expédition de chasse que nous avons faite ensemble dans la forêt. Mais… voici un siège. Asseyez-vous, Perrine. Je préfère rester debout. Et, main-