Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/121

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mon tour. Jolie situation ! Heureusement, Pierrot est entré avec la sémillante Huronne qui lui tient lieu de bonne, et le babil de mon fils nous a remis d’aplomb, André et moi. Mais tu penses bien que depuis ce temps, je ne puis plus ouvrir la bouche à ton sujet. Avec sa supérieure intelligence, car il n’y a pas à dire, je ne lui vais pas à la cheville là-dessus, je me demande si André parlera comme il convient avec une Perrine fière, très délicate de cœur, mais à l’esprit très ferme aussi, et d’une clairvoyance qui ne donnera pas beaucoup de chance à un monsieur qui ne saurait pas s’y prendre. Enfin, cette correspondance et la hauteur de vues qu’y met monsieur mon beau-frère finiront avec le printemps. Rien ne vaut la présence. Tu sauras me le dire un jour.

« Tiens, pendant que j’y songe, laisse-moi te dire que la trop jolie fille de mon serviteur huron m’a un peu fatigué, avec toutes ses attentions et cajoleries. Je l’ai rabrouée rudement, il y a une semaine. Qu’elle me laisse en paix, n’est-ce pas ? Voilà encore un de ces petits détails qui me font regretter ta présence. Elle n’oserait agir ainsi si tu étais là. Je me demande ce qu’André pense de cette petite folle qui s’agite autour de nous. Il ne la voit pas, peut-être, ma sœur. Si souvent, je le surprends, debout, près de notre unique fenêtre, les yeux au