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IX. — LA MÉPRISE


Le troisième jour, vers huit heures du matin, Ville-Marie apparut. Les voyageurs se hâtèrent de lancer vers le Fort les cris et les signaux habituels. On aborda avec l’aide des quelques soldats et Hurons accourus. Perrine fut surprise de ne voir ni son mari, ni son frère. Elle s’informa discrètement. On lui apprit que le capitaine Le Jeal était parti à la chasse pour la journée, avec son fidèle Huron. « Le capitaine de Senancourt, vint raconter un autre soldat, avait voulu demeurer à la maison avec le mioche de son beau-frère. Le petit s’était enrhumé et les inquiétait un peu. Or, comme il n’obéissait pas du tout à la jeune fille sauvage qui en prenait soin et lui passait vraiment trop toutes ses fantaisies, « sur l’ordre du papa », paraissait-il, M. de Senancourt avait décidé de mettre ordre à tout cela. Il avait obtenu son congé de M. de Maisonneuve, le gouverneur, pour jusqu’au lendemain soir. »

Lentement, Perrine remonta vers sa demeure, en compagnie de Manette la Normande et de sa nièce. Elle se sentait déçue. En arrière, un