Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/132

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peu plus loin, des Hurons transportaient ses colis. Elle se tourna soudain vers eux et les pria de déposer dans la grande salle du Fort tous ses nombreux objets et paquets. Elle les ferait prendre dans quelques heures. M. le Gouverneur lui pardonnerait son geste un peu sans gêne.

Sa petite nièce, qui comptait maintenant trois ans, riait et gazouillait avec Manette. Elle ne songeait qu’à son frère Pierrot. « Il est grand, grand, grand, Pierrot, Manette ? Peut-être qu’il ne va pas me reconnaître ?… Dis, toi, plutôt, tante, est-ce qu’il va savoir qui je suis ?

— Oh ! oui, mon ange, il saura bien quelle est la bonne petite fille que j’amène près de lui…

— Et il jouera avec moi ? Je n’aime pas les fusils, les tambours, moi, tu le sais, tante ?

— Tu prendras ta balle quand tu te récréeras avec Pierrot.

— C’est cela, tante, et il verra si je cours vite, moi aussi.

On atteignit la maison. Perrine frappa, mais ne reçut aucune réponse. La porte était même