Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/136

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et seaux et mit la main de Pierrot dans la sienne, en lui montrant du doigt la maison. Il voulait suivre plus posément. Un peu dépitée, la Huronne le regarda se charger de tous les bocaux avec dextérité. Il était encore penché sur la dernière chaudière, lorsque soudain, la jeune fille sauvage lui jeta ses deux bras autour du cou et lui appliqua un baiser sonore sur la joue. Puis en riant comme une folle, elle s’enfuit avec Pierrot vers la maison.

Juste à ce moment, Perrine, Manette et la petite fille paraissaient devant le capitaine de Senancourt. Tous demeurèrent cloués sur place, soit par la surprise, par l’indignation, soit par la plus honnête des vexations. Les enfants de Charlot sauvèrent la situation. Ils s’embrassèrent, se considérèrent, se mirent à rire et à sauter, n’oubliant ni la tante Perrine, ni l’oncle André en toutes leurs effusions. Perrine et André ne purent qu’échanger quelques mots.

La Huronne s’affairait dans la maison lorsque Perrine, le capitaine, les enfants et leur bonne pénétrèrent à l’intérieur. Elle ouvrait la grande chambre fermée que la jeune fille habitait jadis et s’empressait de tout remettre en ordre. Perrine la renvoya sans lever les yeux sur elle ; puis, se retournant tout à coup, elle donna à Manette quelques ordres. Elle la