Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/197

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La jeune femme ne put s’empêcher de rire, tout en serrant au passage la main de son mari.

— Capitaine Le Jeal, voyez le sort que subit toute femme un peu gaie. Ce n’est pas le sentiment qui fait jamais pâlir son front, mais la fatigue, la maladie… Charles, laissez-moi, nos invités attendent… Charles, voyons…

— Oh ! que c’est joli un mari aussi affectueux ! s’exclama de loin, M. de Maisonneuve.

— M. le Gouverneur, vous qui avez de l’autorité sur mon mari, venez ici, mettez-le à l’ordre ! Bien. C’est fait. Vous n’avez eu qu’à paraître.

— Et cependant, Madame, reprit M. de Maisonneuve, le front soudain soucieux, j’aime que vous apportiez ainsi une note vivante et gaie. Votre mari vous dira quelle conversation tragique, nous venons justement de tenir…

— Comptez sur moi, M. le Gouverneur. Je veux que mes hôtes songent à sourire, durant encore une heure. Mais j’y mets une condition. Vous resterez avec nous.

— Je ne puis vous accorder qu’un quart d’heure, hélas !

— Enfin !… Soyons magnanimes, n’est-ce pas, Charles ? Acceptons.

— Madame, demanda un peu en confidence le gouverneur à Catherine d’Ailleboust, ne trou-