Aller au contenu

Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

— Eh bien, je promets. Tu es terrible et sans merci, Charlot.

— Au contraire. Je suis humain. Je sais ce qu’un cœur d’homme qui aime avec la passion silencieuse d’André peut et doit souffrir.

— Tu ne le comprends pas si bien que moi, ajouta à voix tremblante Perrine, car c’est ainsi que j’aime, mon frère…

Et Perrine se retira vivement, en proie à la plus vive émotion.


XI. — LE RETOUR D’ANDRÉ


Mai s’écoula assez rapidement, quoique Charlot le passât souffrant. Il avait été blessé d’un coup de mousquet dans le bras droit alors qu’il poursuivait des Agniers à travers les bois.

Sa blessure n’était nullement grave, mais sa mauvaise santé obligeait à des précautions dont il maugréait ou tout haut, ou tout bas. Seule, sa petite Lise parvenait à le rasséréner. Cette petite fille de trois ans, câline et douce ne semblait heureuse que blottie près de son père. Il ne pouvait en ce moment la saisir entre ses bras, à cause de sa blessure, mais la mignonne manœuvrait de façon à se trouver toujours tout près de son père, dès que celui-ci paraissait dans la salle où l’on se réunissait.

À la fin de mai, puis durant les deux premières semaines de juin, la déception de Charlot