Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/233

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Nous aussi, nous nous aimons… sans nous l’être jamais dit… du moins pour ma part… Charlot, tu vas m’aider pour cette première entrevue ? Je veux entrer appuyée sur toi… Crois-moi, j’ai besoin de sentir ton cœur près du mien. Si j’allais faillir !

— Non, Perrine. Ton dévouement, l’ingéniosité de ton esprit…

— De mon cœur, interrompit Perrine. C’est une femme qui aime, mon frère, qui défend son bonheur par tous les moyens possibles.

— Te sens-tu le courage de venir tout de suite près d’André ? Je suis prêt pour ma part.

— Oui, Charlot, allons.

— Prends un cordial, fit le jeune homme, avec un pâle sourire. Ah ! je comprends maintenant pourquoi Manette semblait si anxieuse à mon sujet. Le voyageur fatigué ne lui paraissait pas en état de subir un choc aussi violent. Elle était au courant, n’est-ce pas ?

— Dis encore que tu me pardonnes, Charlot ?

— Oui, oui. Et mes petits ? Leur conversation mystérieuse de tout à l’heure prend tout son sens. Ma mignonne petite fille m’a dit : tu auras trois Lise à aimer maintenant… C’est vrai. Et tu veux donc que mes enfants t’appellent maman ?

— Il le faut, Charlot, pour quelque temps, du moins.