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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/246

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penses à moi : ton frère et ses compagnons de labeur, tournant du blé mouillé, tandis qu’un pieux ecclésiastique récite son bréviaire, en guettant les Iroquois… qui ne viennent pas…

— Espérons-le, fit Perrine en soupirant. Alors, bonsoir, mon frère.

— Embrassons-nous, Perrine. Tu me négliges, sais-tu, depuis quelque temps. André, il n’y a qu’André qui existe pour toi.

— Tu sais combien tu m’es cher, Charlot. Ne plaisante pas ainsi. Je suis placée dans une situation si extraordinaire que tu devrais mieux me comprendre.

— Bien. Tournons la page, ma sœur. Une question encore, cependant. Crois-tu que je réveillerais mes agneaux, si j’entrais dans leur chambre pour les embrasser dans leur lit ? Je pars de très bonne heure, demain matin, je te le répète. Je veux entendre la messe, d’abord, puis déjeuner au Fort.

— Tu veux entrer tout de suite… chez les enfants ?

— Oui.

— Tu peux le faire. C’est leur premier sommeil. Il est toujours lourd.

— Allons, je m’y rends. À demain soir, Perrine, à six heures de relevée, sans doute.

— Au revoir, sois prudent, mon frère, bien prudent, n’est-ce pas ?

De très bonne heure, le lendemain, Perrine sortit soudain d’un court, mais profond som-