Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/249

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André allait si bien que son état mental pouvait redevenir normal d’un instant à l’autre. Le malade semblait heureux d’avoir souvent les enfants près de lui. Il sourit à Manette lorsqu’elle aida à la jeune femme à bien le hausser dans son lit et la remercia en lui tendant la main.

Seule, son attitude vis-à-vis de Perrine ne changeait point. Il la considérait toujours d’un air douloureux et perplexe. Mais aussi, que la jeune femme jouait bien son rôle ! Elle parvenait sans cesse à éviter la grande lumière.

Dans l’après-midi, le malade se leva durant quelques heures. Il s’habilla seul. Il s’installa dans un fauteuil. Au bout de deux heures, les enfants le quittèrent de nouveau, et il s’assoupit les yeux fixés sur Perrine qui raccommodait, à peu de distance, une petite robe de percale appartenant à Lise. Le demie de quatre heures sonna à la haute montre d’horloge de la cheminée. Perrine soupira. « Quand donc André, se demandait-elle encore et encore, sera-t-il tout à fait lui-même ? » On frappa à la porte. Perrine ouvrit, un doigt sur la bouche à cause du malade endormi. Manette la pria de se rendre auprès de M. Souart, qui venait d’entrer et voulait parler tout de suite à Madame. « Je vous remplacerai, Madame, auprès de votre mari » ajoutait la Normande, en détournant une