Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/251

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appel à son énergie coutumière ; elle essayait de toutes manières de réagir… Cousin Souart, reprit-elle enfin, que s’est-il passé au juste ? Il me faut le savoir… en peu de mots, hélas ! Je cours promptement à l’hôpital. Ô mon malheureux Charlot !… Dites, dites vite, je vous en prie, bon cousin ?

— Voici, mon enfant, « en peu de mots, comme vous le désirez avec raison. Nos travailleurs, ce matin, s’étaient mis avec ardeur à tourner le blé mouillé ; mais en laissant malheureusement leurs armes trop dispersées ; M. LeMaître, auquel ils avaient dit, apparemment, que les Iroquois n’étaient pas loin dans les environs de la maison de Saint-Gabriel, regardait durant ce temps de part et d’autre, dans les buissons… En recherchant de la sorte, il s’avança… jusque dans une embuscade d’Iroquois. Ces misérables, se voyant découverts, se levèrent tout d’un coup, firent leurs huées et voulurent courir sur nos gens. Ce que notre bon M. LeMaître voyant, il se résolut, au lieu de fuir, de les empêcher de rejoindre nos Français, avant que ceux-ci aient repris leurs armes qui étaient éparses. Pour cela, M. LeMaître prit un coutelas avec lequel il se jeta entre nos gens et ces barbares, criant en même temps à nos Français qu’ils prissent bon courage et se missent en état de garan-