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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/252

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tir leur vie. Les Iroquois, voyant ce prêtre leur boucher leur passage et faire obstacle au cruel dessein qu’ils avaient, le tuèrent à coups de fusils, non pas qu’ils eussent aucune crainte d’en être blessé, parce qu’il ne se mettait pas en devoir d’en blesser aucun, mais parce qu’ils ne pouvaient pas l’approcher pour le prendre vivant et qu’il donnait du courage à nos Français, et leur permettait de se retirer en bon ordre vers la maison de Saint-Gabriel. »[1]

— Ainsi, dit Perrine d’une voix basse, et combien triste, notre bon M. LeMaître est mort… Oh ! mon Dieu ! que de nobles victimes font nos ennemis !

— Oui, mon enfant, notre maison de Saint-Sulpice est plongée dans la douleur, et tout comme dans cette maison, on y pleure…

— Et Charlot ?

— Votre frère, avec sa générosité ordinaire, et sa fougue de soldat, aida beaucoup aux travailleurs en retraite… mais un Iroquois le guettait, paraît-il, ainsi que son Huron. Celui-ci, à un certain moment, s’approcha très près du buisson, où se tenait son ennemi, le fusil tendu. Charlot vit le danger. Il cria au Huron de se

  1. Voir pour ce récit dramatique le texte de M. Dollier de Casson, P.S.S., dans son Histoire du Montréal (1640-1672). J’ai abrégé, mais bien légèrement modifié, les pages originales du premier historien de notre ville.