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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/28

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indépendante et heureuse à ta sœur. Je sais que des circonstances se présenteront où tu auras à envisager une décision d’où dépendront le bonheur et la sécurité de ma Perrine, en ce pays. Prends cette décision avec soin, après y avoir beaucoup réfléchi… Je t’aiderai de là haut, Charlot. Ne la laisse pas se sacrifier… pour toi, peut-être encore. N’écoute pas ses protestations qui témoigneront de son peu d’expérience de la vie… et des choses du cœur, en général. Que sait-elle du monde, au fond, la chère enfant ? Elle est droite, elle est pure, elle aime sans complication… Sa discrétion, sa réserve, son manque absolu de vanité la feront se juger bien au-dessous de ce qu’elle vaut, tu le sais, mon Charlot. Conseille-la en ces occasions… Je le répète, une forme de bonheur se lèvera tôt ou tard pour elle. Guéris ses scrupules. Et si, dans ton cœur qui aime et apprécie hautement Perrine, tu crois voir se lever, en quelque projet, soudain survenu, que les circonstances favorisent, tout un avenir de sécurité, de sûre affection et de bien-être, ah ! n’hésite pas, Charlot, je t’en conjure, obtiens coûte que coûte le consentement de Perrine. Obtiens-le, mon enfant, quand même elle ne semblerait pas comprendre tout d’abord les avis de ceux qui l’aiment, qui connaissent la délicatesse de son cœur… Il voudra tout de suite, n’est-ce pas ? tu le sais, rendre au centuple ce qu’on lui donnera… Ce cœur est si noble !… Mais ma Perrine aimera, tôt ou tard,