à cet instant même, pourquoi, était-ce elle, Perrine, et non Charlot, qui tenait entre ses mains le mot solennel de Madame de Cordé… Il aurait pu demeurer caché, si longtemps encore, entre les feuillets où chantait l’hymne : « Il est arrêté dans les desseins du Seigneur »… Et Perrine se convainquait de plus en plus que tout cela était une douceur venue de l’au-delà, que la chère morte allait lui parler encore, qu’elle ferait de la clarté sur sa route devenue obscure.
Elle reprit sa lecture, faisant trembler sous l’émotion qui la tenait la mince petite feuille. Et l’aïeule écrivait : « Devines-tu déjà, Charlot, que c’est de Perrine que je veux t’entretenir ? Ne penses-tu pas, comme moi, que cette enfant aimante, dévouée, sérieuse, mais qui s’oublie sans cesse pour nous, pour notre bonheur, ne penses-tu pas qu’il faille y songer, songer surtout à son avenir ? Lorsque je ne serai plus là et que mon Charlot, lui, se verra entouré des grandes et saintes affections d’ici-bas, une femme, des enfants, ne devra-t-il pas regarder avec beaucoup de sollicitude affectueuse vers sa sœur, isolée, sans bonheur personnel, quoique, j’en suis sûre, elle saura demeurer toujours souriante, et faisant sa joie de la joie de son frère. Il ne faut négliger aucune occasion, je t’en prie, mon enfant, qui pourrait assurer une situation