Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/37

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ble… ne songeant elle aussi qu’à son frère et aux petits enfants sans mère…

Charlot l’attendait, ainsi qu’il l’avait dit, à la porte du salon. Il vint au-devant d’elle et mit tendrement son bras sous le sien.

— Qu’est-ce que j’apprends, Perrine ? Ça ne va pas ? Toi, l’énergie même, toi qui éprouves si rarement la lassitude physique, sous quelque forme qu’elle se présente !

Perrine pressa le bras de son frère.

— Ne t’inquiète pas, mon ami, dit-elle. Je me sens très bien. Comme à l’ordinaire. Regarde-moi.

— Laisse voir, en effet, ma sœur ?

Et le regard de Charlot scruta un instant le visage de la jeune fille.

— Mais tu dis la vérité. Il y a longtemps que je n’ai vu sur ton front une pareille sérénité. Oh ! Perrine, que j’en suis heureux… et aujourd’hui plus que jamais. Mais entre, un instant, au salon. Nous y attendrons, en causant, que les enfants viennent nous rejoindre. Puis, tous ensemble, nous nous rendrons sur la rive. Le navire de France, qui vient si rapidement vers nous, va certes nous ramener mon beau-frère André, outre un personnage officiel important, comme le bruit du canon et des cloches nous l’annonce si bien à l’avance.