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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/5

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refuser de l’accompagner avec plusieurs autres personnes, soucieuses de nous protéger. Je me suis embarquée confiante, je vous assure, ayant dans les bras ma petite nièce Perrine, dont les deux ans s’enchantaient du voyage.

— Vous ne manquez pas d’audace, permettez-moi de vous le dire, chère enfant. Nous sommes guettés si férocement, sur toutes les rives, de Montréal à Québec.

— La situation est moins grave qu’il y a quatre ou cinq semaines. Nous respirons un peu sous la menace iroquoise. D’ailleurs…

— D’ailleurs, Perrine ?

— Père, ne m’aviez-vous pas permis d’avoir recours à vos lumières, si quelque circonstance critique se présentait dans ma vie ?

— Je me souviens.

— L’heure est venue. Et l’offre de Madame d’Ailleboust de prendre place avec elle, dans le bac en route vers Québec, m’a paru une délicatesse toute providentielle.

J’ai saisi l’occasion qui s’offrait avec quelle émotion. Il fallait, il fallait, Père, que j’eusse un entretien avec vous.