Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/54

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sœur m’en voudrait de songer à rire des vêtements trempés… À la clarté des bougies de la maison, non à celle des étoiles, comme dans la forêt, tout change, va. Vite, vite, monte là-haut. Je te rejoindrai tout à l’heure… À moins que… Oh !

Avec cette exclamation de détresse tout de suite étouffée, il courut soudain vers Charlot qui s’affaissait. Il le souleva et fit signe à Perrine, plus morte que vive, de le précéder dans l’escalier. Mme de Repentigny, qui arrivait à la rescousse, les suivit en silence dans la chambre du jeune officier. Charlot, une fois déposé sur son lit, ouvrit les yeux. Mais il fut pris d’un frisson qui le secoua bientôt tout entier. Frictions, flanelles, cordiaux énergiques eurent peine à le faire cesser… Au moment où Perrine, aidée de la fidèle Normande, allumait le feu dans la vaste cheminée de la chambre, on entendit Charlot tousser. Une quinte le prenait. Madame de Repentigny aida le malade à se soulever sur ses oreillers.

— Je vais te chercher quelques pastilles achetées en France… Un instant, Charlot, dit André.

Le capitaine de Senancourt allait quitter la chambre en hâte, mais revint soudain sur ses pas. Il enleva des mains de Perrine une bûche énorme qu’elle cherchait à glisser dans l’âtre.

— Merci, fit celle-ci, la voix éteinte.