Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/10

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Grolo, je servirai de parrain à votre fils. J’y mets deux conditions. Vous ne me demanderez pas mon nom et vous me jurerez qu’à ses quinze ans mon filleul me sera envoyé. Où, me demanderez-vous ?… Un pli cacheté que je lui remettrai, demain, avec mon cadeau de baptême, lui révélera tout. Mais que mon filleul se garde bien d’ouvrir cette missive avant ses quinze ans sonnés… car il perdra tout les avantages que je lui réserve. C’est tout ce que je demande à son affection et à sa reconnaissance : Et maintenant, voici vingt pièces d’or. Je vous paye l’entretien de Jean pour deux années. Je verrai à faire renouveler cette somme tous les deux ans. Mais rappelez-vous : aucun d’entre vous ne doit chercher à percer le mystère qui m’entoure ».

Le bûcheron et sa femme étaient de bons cœurs et d’honnêtes gens. Ils promirent tout ce que voulut le roi. Ils ne pouvaient croire à leur bonheur. La misère s’enfuirait donc de leur demeure, un peu d’aisance y entrerait. Ils se jetèrent aux pieds de Grolo. Ils le remercièrent avec de grosses larmes dans les yeux.

« C’est bien, c’est bien, dit Grolo, je crois en vous, bûcherons, relevez-vous. Ayez confiance… Dites-moi, maintenant, pourquoi ce Jean que vous aimez tant n’est-il pas encore baptisé ?

— Parce que, répondit la mère, la cérémonie du baptême n’a lieu dans nos bois, que tous les six ou