Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/104

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ne dont la voix se fit mielleuse, que vous avez été affreusement secouée ?

— Non, non. Je vous en prie, Madame, contremandez cet ordre, répliqua la princesse. Pourquoi créer encore de la souffrance autour de moi ? Vous savez bien que je ne puis supporter qu’on frappe qui ne m’offense pas volontairement !

— Hé ! sans doute, comme votre père, vous êtes ridiculement tendre pour les manants. »

Les lèvres de la reine se pinçaient de colère. Elle fit un second signe au valet. Elle ne revenait jamais sur un ordre, fût-il le plus injuste du monde.

« Princesse, dit le seigneur de Rochelure avec reproche, comme vous vous trompez, le délit est flagrant. Cette route est réservée aux promenades particulières du roi, votre père.

— Qu’importe, oh ! qu’importe !… Ne frappez personne à cause de moi », supplia encore la petite voix qui s’enrouait de larmes.

Durant ce dialogue, un des valets, armé d’un fouet, avait rejoint en maugréant le soi-disant coupable. « Mérité ou non, se disait le valet, il faut bien que j’inflige le châtiment. La reine Épine me ferait bel et bien rouer de coups