Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/117

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aveu grave : je suis investi d’une haute mission. Je dois la remplir coûte que coûte, au péril de ma vie, comme de mes affections les plus chères, au péril de tout, en un mot ? Acceptez-vous, mes amis, cette restriction sérieuse mais unique dans notre commune existence de demain ? »

Le frère et la sœur se rapprochèrent avec affection de Jean.

« Nous acceptons de grand cœur, dit Marc. Peu importe, Seigneur, le mystère dont votre existence va s’entourer. Vous agissez avec trop de noblesse envers nous pour que jamais le moindre doute sur votre honneur ne nous effleure. Paule, tu appuies mes paroles, n’est-ce pas ?

– Certes, mon frère !

– Merci… » prononça Jean avec une simplicité grave. Puis, il se secoua et dit gaiement : « Allons, en route, voyons à nous installer le plus tôt possible dans une maison éloignée du palais du roi. »

Avant de se diriger vers la ville, Jean vint reprendre à peu de distance, dans un parc voisin, le petit sac des gnomes, qu’il avait caché dans le tronc d’un vieil arbre. N’avait-il pas là toute sa fortune ? De quoi résoudre la plupart des difficultés.

Puis, il rejoignit ses compagnons et, durant le long espace qui séparait les dépendances du palais royal du reste de la ville, il questionna minutieusement le frère ou la sœur. « Quelles étaient les coutumes des citoyens ?… Celles des nobles seigneurs ? Celles des membres de la famille royale ?… Que faisait à la cour le seigneur de Rochelure, si bien en faveur auprès de la reine ?… La tristesse du roi et de la princesse Aube, d’où provenait-elle donc ? »

Jean conclut de cette conversation avec ses nouveaux amis qu’en somme, on ne connais-