Aller au contenu

Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les d’émeraude. « Ah ! ah ! se dit le jeune homme, toutes ces beautés cachent néanmoins de la perfidie, gare ! » La porte du château, formée d’un seul morceau de cristal finement taillé, resplendissait, sous les feux du soleil naissant. Jean, en y faisant résonner un marteau d’or massif, fut pris soudain d’éblouissement. Vite il se remit, et regarda de nouveau devant lui. La porte du château était toute grande ouverte, quoique personne ne fut accouru pour accueillir le visiteur.

Il entra. Quel silence lourd, chargé de parfums, baignait le vaste hall, orné de sculptures et de tableaux avec, au centre, autour d’un tronc d’arbre en albâtre, trois énormes vipères grises aux queues de topaze ! Gueules béantes, lancettes de corail prêtes à jeter du venin, elles auraient glacé d’effroi tout autre que Jean, le vaillant élève des gnomes.

Il saisit son épée et en fit étinceler la lame. Aussitôt les vipères, avec des sifflements de colère, replièrent leurs anneaux et cachèrent leurs têtes hideuses sous les rugosités du tronc.

En quelques bonds, le jeune homme eut gravi l’escalier d’honneur. Il enfila à droite un couloir aussi fleuri, aussi bellement décoré que le hall d’entrée. Ce couloir paraissait vraiment interminable, des portes d’ivoire aux poignées faites de camées exquis se succédaient sans relâche, tantôt à droite et tantôt à gauche.

Le cœur battant à la pensée qu’il pouvait se trouver d’une minute à l’autre en présence de la princesse, Jean examinait avec attention chacune des portes. Enfin, sur l’une d’elles, il aperçut une plaque d’argent. Ces mots y étaient gravés : « Appartement de notre belle captive. La princesse Aube. Malheur à qui franchit ce seuil sans la permission de notre souveraine, la fée Envie ! »

Jean haussa les épaules et frappa discrètement. Ne