Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/44

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blaient obscurs.

Soudain, Jean se tut. Ses yeux où se lisait une grande anxiété se fermaient malgré lui. Son exaltation tombait, un abattement extrême s’emparait de lui. Il tenta de nouveau de se lever… puis, comme une masse, retomba, endormi, sur le fauteuil. Il ne fit plus le moindre mouvement. Sur son front deux plis douloureux se formèrent. Pauvre Jean ! Que n’avait-il obéi tout simplement ?… Que n’avait-il aussitôt quitté l’hôtellerie en apprenant qu’aucune chambre n’était libre, ce soir-là.

L’infirme triomphait. Il contempla quelques instants, avec une ironie méprisante, sa jeune victime. « Enfin, murmura-t-il, je te tiens, petit sot. Mais tu ne m’as pas tout dit, je l’ai bien senti à certains moments. Je vais te fouiller pour compléter les renseignements qu’il me faut. »

Il transporta Jean sur le lit, lui enleva son habit et mit bientôt la main sur la lettre du roi et la montre enchantée.

« Ah ! ah ! ah !… voilà ce que je cherchais depuis longtemps, rugit-il de plaisir… La montre enchantée ! Grolo, Grolo, mon monarque vertueux, tu n’as qu’à bien te tenir ! Je retourne à la cour avec le moyen de te faire trembler. Tu ne me troubleras plus, moi et mes