Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/46

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gent mais naïf et tendre en diable… Je continuerai à jouer auprès de lui le rôle d’un infirme… Moi, un boiteux ! Ah ! ah ! ah !… C’est une trouvaille géniale, que celle-là… Pouvais-je deviner que ce petit adorait son rustre de frère, Blaise, le boiteux… En attendant, mon cher Jean, finit-il, moqueur, je vais me courber à tes côtés. Il faut qu’en t’éveillant demain tu te convainques bien de ta faute. Le remords et l’inquiétude t’enlèveront du courage. Cela servira mes plans. Bonne nuit, petit cœur honnête ! »

Et l’étranger, à l’âme sans scrupule, s’endormit à son tour, un sourire méchant sur les lèvres.


CHAPITRE III

JEAN EST DÉPOUILLÉ


Il faisait grand jour lorsque Jean sortit de son lourd sommeil. Il regarda autour de lui avec surprise, mais bien vite referma les yeux. Dans sa tête, une douleur lancinante lui rendait la lumière insupportable. Une joyeuse exclamation, près de lui, le fit se dresser de nouveau, sur son séant. Il reconnut son compagnon de la veille. Il avait donc passé la nuit