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Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/47

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près de lui… Le cœur de Jean se serra. Sa faute était flagrante, hélas !

« Eh ! dit l’inconnu, nous avons dormi du sommeil du juste, je crois, petit ?… Il doit être très tard.

— En effet, répondit Jean, qui se trouva debout, avec un regard vers la fenêtre. Il est onze heures, seigneur.

— Êtes-vous heureux, mon ami, de lire aussi facilement dans l’astre du jour ! Cela vous dispense de porter une montre », remarqua l’étranger.

Jean tressaillit, mais ne répondit rien. L’étranger le regarda quelques instants d’un air amusé, puis reprit agréablement : « Jeunesse, jeunesse, quel air grave est le vôtre ! N’avez-vous point fait de beaux rêves ?… Je me sens, moi, rajeuni de dix ans, ce matin. Quelque chose d’heureux m’arrivera pour sûr. Votre voisinage m’est favorable. »

Jean sourit tristement. Le souvenir de sa désobéissance, qui ressemblait fort à de l’ingratitude envers le bon roi Grolo le torturait. Grand Dieu !… qu’adviendrait-il de lui et de sa famille, maintenant ? Il se rassura néanmoins en constatant que la lettre et la montre étaient toujours en sa possession.

Il fut bientôt prêt. « Vous me pardonnerez, seigneur, expliqua-t-il, confus, si je vous quitte tout de suite. Il me faut regagner le temps perdu cette nuit. Croyez que je suis reconnaissant de vos bons offices.

— Je vous accompagne, petit, jusqu’au carrefour. Voyez, ma toilette est terminée. « Une promenade le matin vous sera toujours salutaire », ont déclaré mes médecins… Puis,