Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/58

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avons confiance. Tu sauras en appeler à ton âme courageuse. Tu vaincras ton humeur. Tu domineras ton âme. Et en retour, cher enfant, voici ce que nous t’offrons : la science, l’adresse manuelle, l’équilibre du caractère, la force du bras, la noblesse de la prestance… tu deviendras un chevalier doux et fier, sans crainte, à l’honneur sans tache comme l’hermine. Et, l’élève des gnomes pourra devenir, s’il le désire, célèbre et glorieux parmi ses frères, les hommes. Crois-en, Jean, ma parole royale de gnome, qu’il en sera ainsi. »

Jean demeurait muet, immobile. Comment en pouvait-il être autrement ? Ce discours royal, plein de conséquences terribles et douces ; l’étrangeté, le fantastique du souterrain où il se trouvait et qui s’étendait à perte de vue ; les gnomes nombreux qui s’agitaient sans bruit autour du trône, les uns luxueusement vêtus, les autres portant la blouse de l’artiste ou de l’ouvrier ; les richesses qu’il voyait entassées dans tous les coins, or, pierres précieuses, etc., tout cela le tenait, lui, fils inculte de la forêt dans la stupeur la plus complète.

Le roi des gnomes comprit vite le secret de son attitude. Il se pencha avec bonté. « Jean, dit-il, de sa voix harmonieuse, ne sois pas aussi craintif. Ne te sens-tu pas dans une atmosphère amie ? Songe à ce que nous ferons de toi ! Songes-y bien, enfant ! »