Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/59

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Une main blanche comme l’ivoire, petite, oh ! combien petite, mais parfaite de forme, et où couraient à peine rides et veines, se posait sur sa tête, sur son front. À ce contact, Jean se sentit redevenir lui-même. Il sourit à la mignonne et bienveillante majesté.

Le roi fit un signe. Un rideau se tira en arrière de Jean et un miroir large et haut apparut.

« Jeune homme, dit doucement le minuscule souverain, regardez-vous quelques instants dans cette glace ! »

Jean se retourna vivement. Le cœur battant, l’esprit confus, il se vit soudain corps, cœur et âme… Il se voila bientôt les yeux en reculant. « Pitié, sire, pitié, cria-t-il. »

Le jeune bûcheron venait de comprendre de quelles insuffisances nombreuses se composait son être. Ah ! comment lui si ignorant, si fruste, si pauvre, si naïf avait-il pu songer durant un seul instant à engager la bataille !… Sans doute, hier encore, une obéissance prompte et aveugle aux ordres du roi Grolo aurait eu raison de tous les pièges et de tous les ennemis… Mais il avait trompé la confiance royale… Grolo avait