Aller au contenu

Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Relève-toi, Jean, prononça le roi, tu as subi avec courage une pénible épreuve : la connaissance parfaite de toi-même. Puisses-tu te souvenir de la vision de ce miroir et éviter l’orgueil si funeste aux belles-âmes. Aie confiance maintenant. Fais connaissance avec les nombreux professeurs qui vont t’initier qui, à l’escrime et au maniement des armes, qui, à l’étiquette, qui, à l’art, qui à la science, qui à la danse, qui, à la politique, qui à l’équitation, qui, à tant d’autres choses encore. Sois heureux autant que tu pourras l’être en la société quotidienne de vieillards sérieux et savants, mais bons et dévoué. Et mets-toi à l’œuvre sans plus tarder. Crois-moi, les humains ont tort de compter sans cesse sur le temps. Il leur échappe à toute heure et sans retour… Au revoir, Jean, quitte maintenant la salle du trône… Baise ma main, petit, ajouta-t-il en souriant. C’est la coutume. C’est une marque d’affectueux respect ou de simple courtoisie envers ma royale personne. Je suis sûr que tu entretiens pour moi ces bons sentiments… Ton professeur d’étiquette d’ailleurs te fera connaître bientôt les douces et menues attentions de la politesse. »

Jean se hâta d’obéir avec quel inexprimable bonheur !… Puis, relevant la tête il fixa sur le monarque ses yeux suppliants et émus : « Je vous reverrai bientôt, sire, dites, mon cœur se sent léger, et si profondément ravi en votre présence.

— Hélas ! non, Jean, reprit le petit souverain dont les yeux tendres s’emplirent de larmes. Le roi des gnomes, ne paraît devant les hommes qu’en de graves circonstances… Nous aurons cependant à l’expiration de ton séjour parmi nous une autre entrevue… Allons, au revoir une dernière fois, et bon courage, cher petit. »

Le jeune bûcheron soupira. Il s’éloigna, non sans tourner plusieurs fois la tête. Il était escorté des treize petits gnomes de la forêt. C’était là ses professeurs futurs. Chacun d’eux lui apprit aussitôt quelle science ou quel art on lui enseignerait à l’avenir. Un seul