Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

je m’en prenne, à qui… sinon à vous, ses professeurs inhabiles ou imprudents. Vous n’ignoriez pas, non plus, en votre qualité de gnomes, les pénibles conséquences de la faute de cet enfant… Ah ! ce n’est que justice que par cette épée… »

Un cri semblable à un rugissement couvrit en ce moment la voix du roi. Jean venait de réussir à briser ses liens et à écarter ses gardiens. Il accourait. Fou de douleur, de honte, de colère, il saisissait l’épée. La frénésie de son désespoir décuplait ses forces. Il mit l’arme en pièces. Un à un, il en jeta les tronçons aux pieds du roi. Sa tête ardente et pâle se dressait, hautaine, défiante. Il haletait… Soudain, sa fougue tomba. Le regard toujours doux, mais inflexible et pénétrant du petit roi lui entrait jusqu’à l’âme. Il en ressentait une indicible souffrance. Se courbant très bas, tordant les mains, il dit la voix brisée : « Sire, pardon… je m’égare. Mais je souffre tant !… je souffre !… Tuez-moi, sire, par pitié !…