Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/121

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aurions dû obéir à père qui ne voulait pas que nous nous engagions sans escorte dans la montagne. Mais tu n’en fais jamais qu’à ta tête, et moi, j’ai toujours la faiblesse de te suivre… » « Allons, allons, Blanchette, dis-je, ne perds pas courage. Je suis tout de même plus à plaindre que toi. Attendons un peu. Il est impossible que le secours ne vienne pas… Appelons fortement, chacun notre tour… » Je venais à peine d’achever ces mots que nous entendîmes des pas non loin de nous… « Au secours ! criai-je… Ici, s’il vous plaît ! » Les pas s’immobilisèrent, puis après un second cri poussé cette fois par Blanchette, l’on se précipitait de notre côté, et, bientôt, le promeneur solitaire était devant nous. Ô surprise ! Il n’était autre que Michel DesRivières-Authier… Ma chère Josephte, tu ne sauras croire, avec quelle courtoise dextérité, ce jeune homme, qui a des muscles d’acier, décida de la situation. Il me transporta dans ses bras, près du grand chemin, et courut chercher une voiture. Il fut une bonne demi-heure absent. Mais enfin, il revint et me fit prendre d’abord un cordial ainsi qu’à Blanchette. Puis, aidé du cocher, on m’installa dans la voiture. Et alors, ce bon samaritain, souleva courtoisement son chapeau, tout en donnant notre adresse au