Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/126

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maison. Elle se glissa dans un fauteuil et ferma les yeux. La tête lui élançait. Longtemps, elle demeura ainsi. Et seule, dans sa pensée revenait et se dressait sans trêve l’image de Michel. De temps à autre, Josephte murmurait : « Michel est revenu… sans me le dire… je ne suis plus rien pour lui… Et je vais le revoir sans cesse… Oh ! Michel, Michel ! »

La pendule sonna sept heures. À cet instant, on frappa à la porte et Mme Olivier Précourt entra.

— Comment Josephte, tu restes là, immobile, dans l’obscurité ?… N’as-tu pas entendu la cloche du souper ? Tu n’es pas souffrante, j’espère ?

— Oui, cousine, un mal de tête insupportable…

— Pauvre mignonne ! Pourquoi ne pas avoir appelé ? J’aurais tenté de te soulager.

— Non, non, ne te mets pas en peine de moi. Je vais me mettre au lit de bonne heure. Césarine, notre vieille bonne, si dévouée, me montera un souper léger, ce soir.

— Je le crois bien. Elle se désole en bas. Elle voulait monter depuis une demi-heure. Je l’en ai empêchée, croyant que tu aimerais à être seule.

— Cousine Mathilde, personne ne me devine comme toi. Oui, la solitude complète, voilà ce que je désirais.