Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/13

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nom Des Rivières Authier… oui, il retournerait vivre et exercer sa profession au Canada… Quant à Josephte… oh ! qu’y pouvait-il vraiment, maintenant ? Et Michel qui avait baissé la tête avait senti se poser sur son épaule la main encourageante de Rodolphe Des Rivières… « Il n’est pas défendu d’espérer les plus douces choses, en ce domaine, va, mon enfant… Seulement, ne ferme pas sans recours la porte de ton cœur, gare à ta vilaine obstination naturelle… cher enfant ! » Michel réentendait souvent ces mots suprêmes de son parent… Et, en ce moment, alors qu’on prononçait pour la première fois, devant lui, depuis quinze jours qu’il était à Montréal, le nom des Précourt, qu’on devisait de leur situation familiale présente, ces souvenirs lui revenaient plus vifs encore à la mémoire. Son cœur se mit à battre. Il écouta en maîtrisant avec peine sa fièvre de savoir. Josephte, sa petite Josephte, qu’était-elle devenue ?

— Écoutez, Docteur, déclara Madame La Fontaine en souriant, je ne puis croire que vous ne sachiez pas encore ce que c’est que d’avoir une jolie fille à produire dans le monde, ce qui est le cas de Mathilde Précourt. Mon mari et moi, passe encore… Nous n’avons point d’enfant et en avons assez de chagrin d’ailleurs. Mais vous !