Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/187

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Arrivés près du petit salon, Josephte s’arrêta. Michel l’imita. Aussi bien, deux voix d’hommes s’y élevaient et très hautes. Michel vit Josephte tressaillir et s’appuyer au mur, car son nom venait d’être prononcé. Deux chaises étaient rangées tout près. Michel les poussa doucement et invita la jeune fille à s’asseoir. Elle obéit toujours sans le regarder, toute à la conversation qu’elle entendait sans l’avoir désirée. Michel, forcément, écoutait lui aussi ce bavardage de mondains impitoyables. Mais… voici que l’on prononçait aussi son nom…

— Écoutez ce que je vous prédis, disait l’une des deux voix, la belle aristocratique Josephte rejettera bien vite cet ami d’enfance à la situation obscure… L’audacieux Jules Paulet sera victorieux. Il est si riche, d’ailleurs.

— Mais je ne vous ai pas contredit que je sache. J’ai simplement noté devant vous, ce petit incident d’une danse imposée à Josephte, incident réglé, si elle ne l’a fait naître, par notre aimable hôtesse, Madame Précourt.

— Aussi, qu’est-il venu faire ici ce clerc inconnu, pauvre comme un rat d’église, répète-t-on partout ?

— Il est beau, il danse à ravir, il…

— Oh ! assez. La vie n’est pas un bal continu.