Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/25

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sait de nouveau autour du bateau. Que de changements s’étaient donc opérés depuis les dix dernières et affolantes années ! Les anciens étaient morts pour la plupart, d’autres avaient tenté fortune ailleurs. Michel soupira. Comme son arrivée eut été autre si sa petite amie Josephte eut accouru au devant de lui… Il tressaillit tout à coup. Un homme robuste, court, à la voix forte, demandait à un employé qui marchait non loin de lui : « Hé ! Monsieur, y avait-il des paquets et des boîtes, à bord, à l’adresse de Madame Olivier Précourt, de Saint-Denis ? — Oui, oui, répondit celui-ci, mais hâtez-vous pour les réclamer. Le capitaine n’est pas d’humeur accommodante, ce soir. Le vent souffle en tempête ailleurs que dans le ciel. » Michel s’approcha du serviteur des Précourt.

— Voulez-vous de mon aide ? Vous êtes seul ?

— Oui, mon jeune, tout seul. Et dans l’embarras. Ce capitaine est terrible quand on arrive en retard.

— Suivez-moi. Je vais tâcher de l’amadouer. Vous avez une voiture ?

— Oui, oui, mais là, pas si vite… ça n’est pas l’heure de courir, et puis tous ces ballots qui encombrent la place… Tiens, écoutez le capitaine. Quelle voix bourrue ! Mais que dit-il ?