Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/262

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aussi prochain qu’il le croyait. Eh bien ! il pouvait en être sûr, maintenant. La réponse de Josephte n’allait pas tarder. Elle avait donc fini par écouter la voix de la raison… Et même, peut-être, comme on le lui avait rapporté, son cœur était-il maintenant complice de sa raison. « Oh ! Josephte, ma petite Josephte, je ne puis moi faire comme toi, hélas !… Josephte, quelle torture je ressens en ce moment ! » Michel s’enfonça dans la bibliothèque, qui était déserte. Il approcha un fauteuil de la table. Un sanglot monta à sa gorge. Il se jeta dans le fauteuil, étendit les bras sur la table dans un geste de désespoir et y enfouit sa tête en feu.

Une voix tendre, très douce, s’éleva bientôt près de lui : « M. Authier qu’avez-vous ? » Le jeune homme se redressa avec effort. Il regarda, avec des yeux où se lisait son immense douleur, la bonne petite Blanchette.

— Mademoiselle, je vous en prie… laissez-moi… Vous avez devant vous, hélas ! un pauvre être désemparé, qui ne peut même commander à sa faiblesse…

— Mon Dieu ! Mon Dieu ! Comme vous souffrez ! murmura la jeune fille apitoyée en se rapprochant du jeune homme et en plaçant sa petite main dans la sienne. Il la serra doucement, la porta à ses lèvres, puis la retint presque inconsciemment.