Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/264

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Ah ! qu’Hélène avait bien préparé ce dernier choc que subissait l’affection de Josephte pour Michel. Décidément, le protégé des Précourt ne comprenait rien à une nature raffinée comme celle de son amie d’enfance. Il ne mettait aucune discrétion dans sa conduite… Sans doute, la situation était délicate, mais tout de même, le rôle qu’il jouait auprès de la pauvre Blanchette si éprise n’était guère compréhensible.

Josephte se pencha tout à coup vers Jules. Dans ses yeux, un sentiment indéfinissable de mélancolie se mêlait à une résolution presque fébrile dans sa violence.

— Jules, murmurait-elle, Jules, je consens à ce que vous me demandiez tout à l’heure… Oui, je consens. La jeune fille chancela. Le jeune homme se précipita, la soutint. Il délirait de joie : « Josephte, ma Josephte bien-aimée ! Je ne rêve pas… Vous m’acceptez ! Blanchette, ma sœur, M. Authier, cria-t-il en se retournant, apprenez les premiers le bonheur qui m’arrive, Josephte vient de consentir à devenir ma femme… Je vous présente ma fiancée !… Et se baissant, il baisa, l’une après l’autre, les petites mains de Josephte… Celle-ci demeurait droite, sans un mouvement, les yeux baissés.