Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/282

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— Mais vous le savez déjà ?

— Je le sais mal. Une fiancée ne sait parler que de son propre bonheur.

— Madame Précourt, vous parlez d’or… Si Jules pouvait vous entendre. Il trouve Josephte un peu froide, parfois à son égard, même hier, alors qu’elle le rendait si heureux… Mais ne froncez pas les sourcils… Jules adore votre petite belle-sœur. Il l’excuse en tout. Et puis, il a confiance que son amour vaincra la réserve de Josephte. Mais… vous permettez que je raconte la scène dramatique des fiançailles tout de suite… J’ai beaucoup de messages à faire ce matin.

— C’est cela, petite. Moi aussi, du reste, je suis un peu pressée ; j’ai à sortir également.

Et c’est ainsi qu’en laissant simplement parler cette Hélène Paulet, légère et spirituelle, Mathilde Précourt apprit à la fois la cause de la brusque décision de Josephte et son désespoir nocturne si pénible.

Dès qu’Hélène, un quart d’heure plus tard, se fut éloignée, heureuse d’avoir convaincu lui semblait-il, même Madame Précourt, de l’attrait qu’éprouvaient l’un pour l’autre Michel Authier et sa sœur Blanchette, la jeune femme s’habilla prestement, s’assura de nouveau que Josephte dormait toujours, puis sortit, en avertissant qu’elle serait de retour pour midi.