Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/288

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— Josephte ne pouvait elle-même corroborer ou contredire les propos d’Hélène Paulet ?

— Josephte ! Ah ! Michel, notre petite fille a repris hier soir ce front mystérieux, que tu connais comme moi. Bien malin qui pourrait la comprendre quand elle a décidé, seule, et de façon catégorique, de se taire, d’agir de telle ou telle façon.

— Tout de même, elle a dû vous expliquer ce que ma présence à la bibliothèque avait signifié pour elle.

— Elle n’a pas même mentionné ton nom durant notre courte conversation.

— Ah !

— Ne t’affecte pas ainsi, Michel. J’y vois, au contraire, une preuve que ta conduite a peut-être, en effet, influé sur sa décision. Si elle en a souffert, pourquoi tournerait-elle maintenant le fer dans la plaie ? Il y a de l’irrémédiable entre vous.

— Que voulez-vous de moi, Madame ? fit tristement Michel.

— Raconte-moi tout, et même, au nom de notre cher Olivier, qui te le demanderait, je suis sûre, laisse parler ton cœur sans contrainte. Josephte n’est-elle plus au premier plan, dans tes affections, et Blanche Paulet…

— De grâce, Madame, pria Michel, vous au moins, ne voyez pas les choses sous cet angle. Oui, je vais décharger mon cœur, oui, je dévoilerai les petites intrigues d’une jeune fille